Développement, Paix et solidarité - CRISE ET PERSPECTIVES

COMMENT EN EST-ON ARRIVE LA ?
En attendant la reconstitution du texte de la conférence sur la crise mondiale prononcée à Abidjan le 29 octobre 2009 par Alexandre Seron (expert au Centre National de Coopéra-tion au Développement en Belgique), à l’invitation de la FIDEPS, voici les grandes lignes des problématiques soulevées qui ont conduit au choix du thème de la conférence. Retour en arrière.
Les colonisations ont eu pour objectif l’exploitation et le pillage des ressources des zones colonisées ; elles faisaient suite à la traite négrière qui a sauvagement arraché des Africains à leurs terres pour aller développer les plantations en Amérique. Ces deux faits historiques ont stoppé violemment le processus normal d’évolution des peuples africains concernés.
Aux indépendances, les puissances colonisatrices contraintes ont établi des relations « privilégiées » avec leurs anciennes colonies pour poursuivre le pillage des matières premières et l’exploitation. Dans l’enthousiasme de la souveraineté politique retrouvée et dans un contexte de bipolarité du monde (guerre froide entre le bloc communiste et le bloc occidental capitaliste), les PED ont su joué des rivalités entre les deux blocs pour obtenir des «faveurs» en s’alliant avec l’un ou l’autre bloc. Des accords de partenariat ont été signés avec l’Europe comme les ACP (Afrique Caraibes Pacifique), qui accordaient des préférences (produits, quotas, tarifs douaniers favorables, …) aux pays du Sud impliqués, en contrepartie de privilèges importants pour les pays européens signataires. Un grand nombre de pays ont cependant refusé d’aliéner leur indépendance et ont formé le bloc des non alignés (le Tiers Monde), dont le poids politique était non négligeable au sein de l’ONU (malgré les structures impérialistes imposées par les grandes puissances comme le droit de véto, un conseil de sécurité restreint à certains pays, …) durant une certaine période.
 
Malgré des problèmes de gestion et le manque de démocratie dans de nombreux états, en dépit de la mainmise des anciennes colonies sur leur gestion politique, les pays du Sud ont ainsi connu une période de progrès, avec des fortunes diverses.   Les «aides» au développement ont afflué, en réalité des prêts à taux relativement faible. Mais le grand capital veillait au grain, il voulait des réserves de matières premières à bas prix et une clientèle docile, pas de concurrents commerciaux. Première contre-offensive de taille : la Réserve fédérale américaine décide unilatéralement une hausse importante des taux d’intérêt, une décision qui plonge les pays du Sud dans une grave crise de la dette; le remboursement de la dette puis du service de la dette (environ 40 % du PIB pour la plupart des pays) ont plombé le développement et ont conduit à un surendettement auprès des états, des institutions et du secteur privé (voir document CNCD sur les fonds vautours et les livres CADTM disponibles à la Fideps).
 
Exploitant opportunément cette crise et l’effondrement du bloc soviétique (auquel ils ont contribué très activement), le grand capital et les puissances financières ont organisé la domination des pays du Sud très endettés et affaiblis. Deuxième contre-offensive décisive : ils ont instrumentalisé à leur profit les institutions de régulation mises en place par l’ONU. Créés à l’origine pour réguler les flux financiers et les monnaies, la Banque Mondiale et le FMI ont au contraire dérégulé l’ensemble du système.
 
L’OMC (organisation mondiale du commerce) est venue renforcer la toute-puissance de ces deux instruments de domination, en étendant ses compétences à tous les biens, marchandises, services et propriété intellectuelle (le GATT ne concernait que les marchandises). Elle a imposé à toute la planète l’idéologie économique du libre échange, du « tout au marché » et du « tout au profit », en faveur de puissances financières de plus en plus concentrées et au détriment des travailleurs et des populations qui ont vu leurs conditions de vie se dégrader au fil des ans. Les accords APE ne sont qu’un instrument de cette stratégie pour ôter aux états leur souveraineté politique, économique et leur souveraineté alimentaire. L’OMC dispose même de structures et de compétences juridiques pour le règlement des différends commerciaux entre les états, vidant la matrice ONU de tous pouvoirs réels, tant au niveau des compétences reconnues qu’au niveau des budgets qui lui sont alloués. Voir livre d’Attac
 
Mieux : les pays les plus puissants ont créé en toute illégitimité des groupes de pression qui prennent des décisions pour toute la planète sans aucun mandat (G3, G7, G8, G20, …), en lieu et place des organismes internationaux, toujours au profit du capital.
 
L’économie réelle productive a cédé la place à une économie virtuelle basée sur la spéculation financière qui a entraîné un cycle de crises mondiales de grande ampleur. Face à une contestation mondiale de plus en plus forte (mouvements altermondialistes, mouvements paysans, émeutes de la faim, …), les grandes puissances jettent des écrans de fumée avec de beaux discours jamais traduits dans les faits (part allouée au développement inférieure aux engagements, aide au développement en régression, transactions financières considérables sans aucune taxation, flux financiers largement favorables au Nord, …) et font semblant de promouvoir des actions de développement à travers des programmes irréalisables sans budget conséquent (comme les objectifs du millénaire).
 
La course au profit à tout prix a un coût économique très lourd (faillites, disparition des petites et moyennes entreprises au profit de multinationales) mais surtout un coût social considérable (licenciements massifs, privatisation des services publics partout dans le monde, démantèlement de la sécurité sociale acquise grâce aux luttes des travailleurs, …) et un coût environnemental incalculable: nul n’ignore aujourd’hui que la survie de notre planète est en grand danger. Pourtant rien n’est fait réellement pour stopper la spirale infernale et les peuples sont entraînés vers le gouffre. La crise financière se propage par cercles concentriques (voir les facteurs de contagion explicités dans le plan-mémo d’Alexandre), entraînant crises économiques, crises sociales, crises alimentaires, crises environnementales sans fin. Il ne s’agit pas de crises épisodiques et les remèdes appliqués par les pays industrialisés n’apportent aucune solution viable, ils confortent au contraire un système en faillite, une machine devenue folle condamnée à s’autodétruire, détruisant tout sur son passage.
 
Il est URGENT de réagir et d’agir mais il n’est pas trop tard ; partout dans le monde, les résistances s’organisent. Les pays d’Amérique latine initient des expériences alternatives qui donnent de l’espoir (renégociation des contrats d’exploitation des multinationales, Banque du Sud, …) . L’Afrique, le continent qui sera « le plus durement touché par la crise » selon la Banque Mondiale elle-même, est aussi le continent le plus lent à réagir (le contexte historique peut apporter des éclairages intéressants sans pour autant justifier cette « léthargie »).
 
C’est pour nous aider à informer, sensibiliser, conscientiser, mobiliser que la Fideps a choisi un conférencier ami du Sud et des peuples, expert en la matière, pour venir nous exposer sans faux fuyants les enjeux de cette crise mondiale que personne ne peut maîtriser. Nous espérons que notre très modeste contribution sera relayée et amplifiée par les organisations de la société civile ivoirienne, par les décideurs politiques et par nos hommes d’affaires et chefs d’entreprise, que cette crise ne manquera pas d’engloutir si nous ne la combattons pas, tous ensemble.

NOUS REFUSONS DE SOMBRER,
NOUS VOULONS VIVRE.
 
ASSEZ DE PAROLES,
IL EST TEMPS DE PASSER AUX ACTES
 
Crise mondiale

Alors que, parallèlement aux faillites, se profile une vaste recomposition du secteur bancaire, des attaques spéculatives ont pour objectif de faire s’effondrer le cours d’actions de certaines banques déjà affaiblies pour permettre leur rachat à des prix bradés. Avec un cynisme à peine croyable, le président de la Wells Fargo déclarait récemment dans la presse que, devant tant de cibles « délabrées », il se sentait comme un « enfant dans un magasin de bonbons ». (*)


Le capitalisme est en crise. Hier si arrogant, si suffisant, si grandiloquent, le voici coincé dans ses contradictions. Incapable de s’autoréguler, il montre son vrai visage: la recherche du profit maximum, la loi de la jungle, la concurrence sans limite, la guerre économique permanente. Au mépris de la survie de la planète.


Pendant 30 ans on a assisté à un matraquage idéologique sur la « faillite de l’Etat et de sa bureaucratie » et la glorification du « libre jeu du marché ». On voit où cela nous a menés … Des montages sophistiqués ont transformé la société en vaste casino où quelques « experts » branchés jouent avec l’argent et la vie des gens. Cette grave crise financière sera payée par les contribuables (impôts, taxes,...) et par les pays en développement qui verront toutes leurs factures s'envoler (nourriture, médicaments, pièces de rechange, biens d'équipement,...) dans les prochains mois.


Qui produit la richesse ?

L’humanité n’a jamais produit autant de richesse, mais jamais la pauvreté n’a été aussi répandue. Le problème principal est donc qui s'approprie la richesse produite, car elle sert plus que jamais à «rémunérer» les actionnaires et de moins en moins à satisfaire les besoins sociaux. C’est le travail de tous, et lui seul, qui produit la richesse, le capital n’en produit pas. Dès lors il n’est ni archaïque, ni immoral de revendiquer que cette richesse produite collectivement serve à l’amélioration des conditions de vie de tous.

 

Qui est responsable de la crise ?

Les banques, les compagnies d’assurances, les sociétés de crédit, les fonds de pension ou d’investissement, le patronat sont responsables de la crise actuelle. En injectant des centaines de milliards de dollars dans le système financier, États et banques centrales ne font que renflouer ceux-là mêmes qui sont responsables de la crise. Bien plus qu’une vague «commission d’enquête», la levée du secret bancaire est indispensable pour faire toute la lumière sur les mouvements spéculatifs.


Comment en sortir ?

Ce n’est pas aux salariés de payer la crise alimentée par la spéculation financière.
Il faut un plan d’urgence qui s’attaque à la racine de la crise. La recette traditionnelle des capitalistes, à savoir la nationalisation des pertes aujourd’hui et la privatisation des bénéfices demain, nous replongera au prochain cycle dans le même marasme. Toujours plus profond pour des millions de citoyens du monde. Des mesures radicales s’imposent ; la crise que nous traversons n’est pas un accident du capitalisme, un excès, un dérapage momentané. Elle est au cœur même de sa logique et c’est là qu’il faut tailler.


1. Nationaliser (= rendre à la nation) tous les organismes financiers, les banques et les assurances.

2. Instaurer une réglementation financière à l'échelle mondiale et de forts mécanismes de contrôle démocratique.

3. Créer un système bancaire mutualisé qui drainera l’épargne, et se chargera du crédit. Un service bancaire public très largement décentralisé, accessible à tous, dans tous les quartiers et les villages.

 

4. Mettre fin à tous les privilèges, « parachutes dorés », et rémunérations « hors normes » qui incitent les « responsables » à emballer la machine.

 

5. Investir largement dans des services publics performants (enseignement, poste et télécommunications, transports publics,…) et des initiatives de développement durable.

 

6. Créer une Sécurité Sociale étendue, plutôt que de spéculer avec l'argent des travailleurs à travers les fonds de pension. Renforcer la pension légale, arrêter de défiscaliser les pensions privées. Rétablir le caractère d’assurance des allocations de chômage plutôt que faire la chasse aux chômeurs.

7. Relever les salaires et les allocations sociales gràce à un retour à une négociation collective salariale libre, un renforcement du système d'indexation salariale et de liaison des allocations au bien-être, la restauration d'une fiscalité directe réellement progressive et fortement redistributive vers les rémunérations basses et moyennes.

L'APRES CRISE

 Après le capitalisme,quelles alternatives ?


Cet article est le résumé d'une conférence publique et d'un séminaire donné par François Houtart à Fribourg.

François Houtart est docteur en sociologie, professeur émérite de l’Université Catholique de Louvain, fondateur du Centre Tricontinental et de la revue Alternatives Sud. Prêtre marxiste, proche de la théologie de la libération, il est membre du comité international du Forum Social Mondial

Tout comme Samir Amin, François Houtart insiste sur le fait que la crise financière se construit sur un système qui était déjà en crise et que toutes les crises (financière, économique, alimentaire, énergétique et sociale) sont liées entre elles et liées à la même logique, la logique du système capitaliste qui est basée sur l’accumulation du capital et le profit maximum, l’exploitation du monde avec l’intérêt du capital comme moteur de l’économie et l’appât du gain comme seule fin.

 La crise financière, prévisible, s’inscrit dans la logique d’une économie libéralisée, dominée par le capital financier. Il s’agit d’une crise globale. Elle n’est qu’un épiphénomène d’une crise beaucoup plus profonde. Houtart donne des exemples exhaustifs et effrayants par rapport à la crise alimentaire, climatique et énergétique, exemples puisés dans ses innombrables voyages sur les trois continents (voir version longue online de ce résumé). Il cite le rapport de M. Nicolas Stern de la Banque Mondiale qui stipule que si les choses continuent ainsi, d’ici la moitié de notre siècle, on aura entre 150 et 200 millions de migrants climatiques, et qu’il nous reste dix à quinze ans pour prendre des mesures. Après, la situation sera irréversible.

 Houtart dénonce ensuite le fait que les solutions proposées ne sont pas des solutions réelles, mais des voies qui permettent aux mêmes pouvoirs économiques de dominer le secteur de l’énergie et de continuer avec un modèle qui permet de faire des gains extrêmement rapides sur les revenus du capital. Face à la consommation totalement irresponsable de l’énergie, on n’essaye pas de changer, mais on cherche à continuer avec le modèle du capitalisme pour essayer de résoudre un problème qu’il a créé lui-même ! Si l’Europe consacrait toute sa terre arable à la production d’agrocarburants, elle ne couvrirait que 10-15% de sa consommation actuelle, ce qui ne suffirait même pas à couvrir l’augmentation de la demande dans 10 à 20 ans. Elle exige donc que les autres continents sacrifient des millions d’hectares. Houtart dénonce la destruction de millions d’hectares arables par des pesticides pour planter des palmiers, par exemple. La biodiversité disparait, on chasse des millions de petits paysans avec l’aide de l’armée et des paramilitaires. Il revient sur l’absurdité d’appeler les agrocarburants des « biocarburants », alors qu’ils n’apportent pas la « vie » (bios en grec), mais la mort (Frei Betto, théologien de la libération, les appelle les «nécrocarburants»).

 Pour le capitalisme, les coûts sociaux et environnementaux n’entrent pas dans les calculs économiques. Ce sont des externalités, sauf quand ces dégâts commencent à affecter le taux de profit ! C’est donc la logique même du capital qui est à l’origine de chacune de ces crises ! Il ne suffit pas de dénoncer les abus et les excès, de dénoncer un capitalisme sauvage, comme s’il existait un capitalisme humain. Comme dans son ouvrage en 2005, Houtart réclame que nous délégitimions ce système, qu’il faut trouver des alternatives sérieuses, et pas seulement des régulations, comme par exemple vider les caisses de l’Etat pour sauver les banques !

C’est ici qu’il commence à aborder les alternatives. Pour parler d’un socialisme du XXIe siècle, François Houtart propose quatre grands axes :


1. l’utilisation renouvelable des ressources naturelles, avec leur contrôle collectif et un usage rationnel, excluant leur privatisation ;

2. la valorisation de la valeur d’usage sur la valeur d’échange, ce qui constitue le centre de la doctrine économique du socialisme et sa contradiction fondamentale avec le capitalisme

3. une démocratie généralisée, non seulement dans le champ politique, avec l’adoption d’une démocratie participative, mais aussi dans le champ économique et dans toutes les institutions (par exemple l’eau, qui a été privatisée pendant 20 ans à Paris, redevient aujourd’hui un bien public).

4. la multiculturalité. Pour construire une société nouvelle, toutes les cultures, tous les savoirs traditionnels, les diverses philosophies et religions peuvent contribuer à l’éthique nécessaire à la poursuite des objectifs. Le monopole de la culture occidentale ne peut pas continuer. C’est aussi cette culture qui a porté le système capitaliste.

 Il faut (re)construire des utopies, non comme des illusions mais comme des éléments, petits et grands, qui sont réalisables concrètement, qui n’existent pas aujourd’hui, mais qui pourraient bien exister demain. Il ne faut toutefois pas oublier l’immédiat. Des réformes sont nécessaires : 30’000 personnes meurent aujourd’hui ! Mais pas simplement des réformes pour adapter, pour rendre plus humain le système, mais dans le cadre d’une prise de conscience des acteurs pour transformer et remplacer le système actuel.

 Une fois de plus, François Houtart cite l’Amérique Latine comme modèle intéressant : « C’est le seul continent où nous sommes passés des résistances aux alternatives ! » La marche des indigènes sur Bogota, la conscience politique de ces gens qui risquent la mort au Venezuela, en Bolivie, en Équateur, beaucoup moins au Brésil, au Paraguay. Et toujours, l’exemple de Cuba. Ces économies donnent des pistes dans les domaines culturels, économiques, etc. L’ALBA, la Banque du Sud, le Petrocaribe, etc. se traduisent en politiques concrètes. Grâce aux méthodes de Cuba appliquées en douze mois, le Venezuela a été reconnu par l’Unesco comme le seul pays du continent avec Cuba à avoir éliminé l’analphabétisme. Il est clair que nous ne sommes pas sortis du capitalisme. Certains le reprochent aux leaders du Sud. Pour François Houtart, c’est un manque de pensée dialectique : nous nous trouvons devant des réalisations nouvelles qui ne sont peut-être pas parfaites mais qui montrent que c’est possible d’avancer. Les porteurs de ce grand projet et de cette utopie sont les mouvements populaires.

 Après avoir vu, analysé, jugé, il s’agit maintenant de commencer à travailler. Pourtant, Houtart nous met en garde: « Chaque petite chose doit être effectuée dans la perspective de la grande utopie, d’une transformation de la logique du système dans lequel nous sommes, sinon elle va être absorbée par le système. L’action doit se situer à court terme (par exemple avoir nationalisé l’eau à Paris), à moyen terme (par exemple la taxe Tobin ou l’abolition des paradis fiscaux, etc) et à long terme, en fonction de nos quatre grands axes. »

Séminaire :
"50 ans de révolution cubaine - quelles leçons à tirer"
?

François Houtart, qui a visité Cuba une cinquantaine de fois depuis 1953, a brièvement analysé les 50 ans de la révolution socialiste cubaine, ses exploits et ses difficultés, la nécessité de se défendre face aux menaces externes et internes et de la manière exceptionnelle de survie dans les furies économiques et sociales, provoquées par l’impérialisme nord-américain et, surtout, après la débâcle du camp socialiste et l’extinction de l’URSS. Il a souligné le fait que la révolution cubaine n’a pas seulement transformé les structures sociales et politiques, mais aussi les mentalités. Il ne s’agit pas d’idéaliser la Cuba révolutionnaire, qui est ni le paradis, ni l’enfer, mais de s’étonner de la continuité du processus révolutionnaire et de s’interroger sur les défis futurs. Pour les jeunes cubains aujourd’hui, cela va de soi que la santé et l’éducation sont gratuites, qu’il y a onze fois plus de médecins et d’infirmières qu’en 1959, que la mortalité enfantine a baissé de 60 à 5,3 pour mille et que l’espérance de vie a augmenté de 19 ans. Houtart ne croit pas à une trahison de cette pensée et à un retour vers le capitalisme.

Les leçons à tirer pour arriver à un socialisme approfondi : l’importance de l’éducation populaire, les valeurs comme sa solidarité internationale (Cuba envoie plus de médecins dans le monde que l’OMS), les efforts constants de formation politique (fidèle à la pensée de José Martí) et l’importance d’un cadre de valeurs éthiques, comme la solidarité, la dignité, l’amour. La ministre chargée d’affaires de la République Bolivarienne du Venezuela, une des 20 participantes du séminaire, a insisté à plusieurs reprises que sans l’exemple de Cuba, la révolution bolivarienne du Venezuela n’aurait pas eu lieu.

 

 

 

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